Un test sanguin permettrait de détecter 5 cancers des années avant les symptômes
Une équipe de recherche internationale rapporte avoir mis au point un test sanguin non invasif qui serait à même de détecter cinq cancers, et ce quatre ans avant l’apparition de symptômes.
Détecter un cancer bien avant qu’il n’induise des symptômes et soit donc déjà bien développé, tel est le défi actuel des médecins et chercheurs en oncologie.
Dans une étude publiée ce 21 juillet dans la revue Nature Communications, une équipe de recherche internationale semble proche d’y parvenir. Elle rapporte en effet avoir mis au point un test sanguin non invasif capable de détecter cinq cancers fréquents quatre ans en moyenne avant que la maladie puisse être diagnostiquée avec les méthodes actuelles. Dans le détail, ce test sanguin détecte les cancers de l’estomac, de l’oesophage, du poumon, du foie et le cancer colorectal.
Pour développer ce test, l’équipe a prélevé des échantillons de plasma sanguin auprès de plus de 120 000 personnes, entre 2007 et 2017. Chaque participant a effectué des prises de sang de façon régulière pendant 10 ans, et subi des examens réguliers auprès de médecins. Lorsqu’un individu recevait un diagnostic de cancer, les chercheurs avaient accès aux échantillons de sang prélevés un à quatre ans avant l’apparition des premiers symptômes. L’équipe a ainsi pu examiner et comparer les échantillons de sang d’individus “sains” et malades, et en observer les différences.
En tout, l’équipe a eu accès aux prises de sang de 605 individus asymptomatiques, parmi lesquels 191 personnes ont ensuite reçu un diagnostic de cancer de l’estomac, du foie, du poumon, de l’oesophage ou encore colorectal. L’équipe a également eu accès à des analyses de sang de 223 patients atteints de cancer et à 200 échantillons de tumeurs primaires et de tissus normaux.
A l’aide de toutes ces données biologiques, les chercheurs ont mis au point le test appelé PanSeer, qui est parvenu à détecter un cancer à venir dans 91% des échantillons d’individus d’abord asymptomatiques mais ayant reçu un diagnostic de cancer un à quatre ans après le prélèvement. En outre, le test a détecté avec précision le cancer dans 88% des échantillons de 113 patients qui avaient déjà été diagnostiqués au moment du prélèvement, et a reconnu dans échantillons comme exempts de cancer dans 95% des cas.
Si l’étude a des limites du fait du nombre relativement faible de participants, du risque de contamination des échantillons ou encore du fait que le type de cancer demeure inconnu, les chercheurs estiment que ces premiers résultats sont encourageants et valident leur méthode, basée sur une particularité moléculaire de l’ADN tumoral circulant dans le sang. D’autres recherches devront être menées pour peaufiner ce premier test, lequel pourrait être un formidable outil de détection très précoce de cancers. Cette dernière est capitale puisque la survie des patients atteints de cancers augmente considérable lorsque la maladie est identifiée et prise en charge au plus tôt.
Source : Eurekalert