Protonthérapie : des rayons plus ciblés contre le cancer
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la protonthérapie ?
Jean-Michel Hannoun-Levi. Un proton est une particule du noyau des atomes chargée positivement. Les protons irradiants sont produits à partir d’atomes d’hydrogène. L’idée de les employer pour les cancers est venue du physicien américain Robert Wilson en 1946. Leur première utilisation médicale par les frères Lawrence à Berkeley (Etats-Unis) date de 1954. Il existe trois centres de protonthérapie en France : Nice, Orsay et Caen.
En quoi diffère-t-elle des autres techniques de radiothérapie ?
Les rayons les plus utilisés (photons X et gamma) sont des ondes électromagnétiques dont une partie de l’énergie libérée va au-delà de leur cible. Elle interagit alors avec les organes proches de celle-ci, ce qui peut être source de complications. C’est le cas de la radiothérapie externe traditionnelle. L’avantage des protons ? Libérer toute leur énergie sur la seule cible tumorale. La protonthérapie évite les effets délétères des autres rayonnements, avec possibilité dans certains cas de traiter de plus grands volumes ou d’augmenter la dose d’irradiation pour plus d’efficacité, sans toxicité accrue.
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