Plus de 14 % des cancers ont une origine professionnelle
Plus de 14 % des cancers ont une origine professionnelle
Selon une étude menée par le Dr Benyahlou au centre anti-cancer local à Oran sur le risque du cancer en milieu du travail, Plus de 14 % des cancers ont une origine professionnelle
«Sur un échantillon de 125 cas de cancer admis au Centre anticancéreux d’Oran durant la période de février à juillet 2017, 18 cas sont des cancers professionnels», selon une étude menée à Oran, soit « plus de 14%. Il s’agit de 4 cas de cancer de CAVUM, deux cas de cancer du poumon, cinq cancers du sein et d’un cas de cancer de vessie entre autres.» C’est ce qu’a révélé le Dr Benyahlou, médecin du travail exerçant au niveau de l’établissement de proximité et de santé publique d’Es Sénia. Cette femme médecin s’exprimait à l’occasion d’une journée d’étude intitulée «Cancer et facteur de risque», organisée, ce lundi 19 février, par la Direction de la santé de la wilaya d’Oran à l’institut national de formation supérieur paramédicale (INSFP).
Trois types d’agents cancérogènes
Le Dr Benyahlou a présenté cette étude sur le risque du cancer en milieu du travail menée au centre anti-cancer local. «Les cancers professionnels sont dus à différents types d’agents cancérogènes. On entend par agent cancérogène professionnel aussi bien des produits, des substances, des mélanges, des émissions de poussières de fumées ou de brouillard, que des procédés», explique cette femme médecin. «On distingue trois types d’agents cancérogènes professionnels: les agents chimiques (gaz, aérosols, fibres, liquides, solides); les agents physiques (rayonnements) et les agents biologiques (virus). Les facteurs organisationnels comme le travail de nuit sont aussi incriminés dans la survenue du cancer du sein», poursuit ce médecin.
Surveillance insuffisante
«Ces nombreux travaux peuvent exposer simultanément à plusieurs cancérogènes ou à plusieurs types de cancérogènes», précise un praticien présent à cette rencontre médicale. «Ces cancers concernent des localisations variées: le poumon, la vessie, le larynx, la peau… En milieu professionnel, certains facteurs de risque de cancers sont identifiés (expositions à certaines substances, à certains rayonnements) », souligne cette intervenante. Et cette dernière d’insister: «Une des difficultés actuelles de la prévention est la méconnaissance des facteurs professionnels dans la survenue des cancers. Le dispositif statistique en vigueur en Algérie ne permet pas d’avoir une vision globale de l’importance des cancers d’origine professionnelle: les décès par cancers ne sont pas tous répertoriés, la surveillance épidémiologique des populations salariées exposées est insuffisante».
Qui peut être touché par un cancer professionnel ?
«Tout le monde est potentiellement concerné, en particulier les personnes exerçant ou ayant exercé des professions au contact de produits ou procédés susceptibles d’augmenter le risque du cancer», répond cette étude. Cette enquête réalisée à Oran montre que «les ouvriers, les travailleurs de nuit et les salariés à contrats précaires, sont les plus concernés». Toujours selon cette étude, «le risque de cancer professionnel est le plus élevé dans les secteurs de l’industrie du bois, de la métallurgie, de la chimie et plasturgie, du bâtiment et des travaux publics, et de l’activité minière».«Les activités de maintenance, de nettoyage, de dépannage, le travail de désinfection en milieu hospitalier ou dans l’agroalimentaire, le travail dans un laboratoire d’anatomopathologie ou dans un laboratoire de recherche, notamment en cas d’exposition à la radioactivité, présentent aussi des risques potentiels», selon cette étude. «Les employeurs ont le devoir de mettre en place toutes les mesures de sécurité possibles pour réduire au maximum les risques encourus par leurs salariés, en collaboration avec le médecin de santé au travail, et en conformité avec la réglementation en vigueur. Les salariés ont également un rôle important dans la prévention de l’exposition», conclut cette étude.