Nouvel espoir face à un cancer cérébral très agressif de l’enfant
Le gliome infiltrant du tronc cérébral est un cancer cérébral de l’enfant très agressif pour lequel
les traitements disponibles actuellement n’ont qu’une efficacité transitoire. Mais des chercheurs
américains et français ont identifié un nouveau médicament potentiellement efficace contre cette
redoutable maladie.

Un médicament déjà commercialisé contre le myélome multiple
pourrait être efficace contre le gliome infiltrant du tronc
cérébral.
Gliome infiltrant du tronc cérébral : une tumeur cérébrale redoutable
Le gliome infiltrant du tronc cérébral (DIPG) est un type de tumeur
cérébrale qui survient entre la base du cerveau et la partie supérieure de
la moelle épinière (dans le pont de Varole). Les enfants sont les
principales victimes de ce cancer dont le diagnostic survient le plus souvent entre 5 et 7 ans.
Environ 300 cas surviennent chaque année en Amérique du Nord et en Europe. Face à ce redoutable ennemi,
les progrès restent limités. Les traitements disponibles (chimiothérapies et thérapies ciblées) ne sont pour l’instant que
transitoirement efficaces. Moins de 10 % des enfants atteints de DIPG survivent deux ans après la pose du diagnostic.
C’est dire si les besoins thérapeutiques sont énormes.
Fruit d’une collaboration internationale
Jusqu’à présent, la recherche se heurtait à plusieurs difficultés. Parmi elles, le manque de modèles
expérimentaux et une pénurie de tissus tumoraux pour pouvoir tester les médicaments potentiels. Pour
surmonter ce dernier obstacle, un groupe international de médecins et de chercheurs américains et européens a travaillé
au sein du DIPG Consortium
.Le but : partager « des lignées de tumeurs pour les cribler à grande échelle et ainsi pouvoir identifier des
médicaments potentiellement efficaces« , précise le Dr Jacques Grill, pédiatre neuro-oncologue au département de
cancérologie de l’enfant de Gustave Roussy. En l’occurrence, 17 lignées cellulaires issues de biopsies tumorales de
patients atteints de cette tumeur rare.
Identifier les molécules potentiellement efficaces
Après criblage pharmacologique des biopsies et du séquençage de l’exome tumoral ainsi que de l’ARN, les
chercheurs ont analysé les données grâce à un algorithme. Ils ont ainsi retrouvé que les cellules tumorales
sont sensibles aux inhibiteurs des histones déacétylases mais aussi aux inhibiteurs de kinase cycline-
dépendants (CDK).
Pour le Dr Jacques Grill, « en croissant les informations obtenues sur le génome des cellules tumorales
à celles des médicaments les plus efficaces, nous avons établi une carte d’inhibition des cibles qui nous a
permis de déterminer des combinaisons efficaces« .
Vers un nouvel espoir pour les patients
Parmi les meilleurs candidats, les chercheurs ont retenu le panobinostat un médicament autorisé aux
Etats-Unis pour traiter le myélome multiple chez l’adulte. Ce médicament agit sur les mécanismes épigénétiques
de cette tumeur dont la malignité est sous le contrôle d’une mutation agissant sur les histones, protéines qui
organisent l’ADN et sa traduction. ris, un effet sur la tumeur a été observé.
Concrètement, leurs résultats montrent que le panobinostat pourrait être prochainement testé dans
le cadre d’un essai clinique. Cette étude a été dirigée conjointement par le Dr Jacques Grill et le Dr Michelle
Monje
(Stanford University, Californie, Etats-Unis) en collaboration avec l’équipe de neurochirurgie de l’hôpital
Necker-Enfants Malades.
Dr Jesus Cardenas