Les effets thérapeutiques du jeûne sur les malades atteints d’un cancer n’ont pas été scientifiquement prouvés, comme le relève une enquête menée par l’Institut national de la recherche agronomique.
Ces dernières années, plusieurs études ont tenté de démontrer que le glucose et les acides gras contribueraient à nourrir les tumeurs cancéreuses et favoriseraient leur développement.
Privées de « carburant », elles se retrouveraient en famine et perdraient en agressivité et en capacité à se multiplier. C’est pourquoi de nombreux patients ont choisi de limiter leur apport en calories, voire de jeûner, afin de combattre la maladie.
Cependant, la directrice de recherche en nutrition et cancer à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) tient à mettre en garde contre ces pratiques dans les colonnes de Slate.
Elle rapporte les résultats d’une enquête rassemblant plus de 220 travaux menés depuis 1940 : ils n’ont jamais prouvé un quelconque bénéfice du jeûne sur le cancer chez l’homme.
Une diminution de la masse musculaire
Selon la scientifique, ces données sont trop pauvres ou de faible qualité pour mener à des conclusions tangibles.
En revanche, une diminution de la masse et de la fonction musculaire a été observée, ce qui montre que le patient est affaibli, et ceci pourrait « gêner ou empêcher le traitement ».
Pire : le risque de mortalité serait plus élevé chez les malades dénutris par rapport aux autres, à cause d’un seuil de tolérance à la chimiothérapie moins élevé.
Au début du mois, Arte a rediffusé le documentaire de Thierry de Lestrade et Sylvie Gilman s’interrogeant sur le caractère thérapeutique attribué au jeûne, sorti en 2011 et intitulé « Le jeûne, une nouvelle thérapie? ».