Chicha : un danger sous-estimé ?
Un nouveau dossier de Tobbaco Control entièrement dédié à la chicha (également appelée pipe à eau, narguilé
ou encore hookah) met les consommateurs en garde.
Depuis son apparition au 15ème siècle, la consommation de chicha n’a pas cessé de s’étendre. Aujourd’hui, le nombre de fumeurs coutumiers est estimé à environ 100 millions de personnes.
Le phénomène touche particulièrement les jeunes : une enquête de la Coalition nationale contre le tabac révèle que 54% des jeunes Belges de 17 à 18 ans ont déjà fumé la chicha.
Même si ce phénomène arrive loin derrière la cigarette, le tabac à rouler et même le cannabis, la consommation mondiale de chicha est un phénomène inquiétant d’autant plus qu’un quart des personnes sondées pensent que c’est une habitude sans danger.
On trouve, dans la chicha, un mélange d’environ 30% de tabac, 70% de mélasse, additionné de miel et de pulpe de fruits.
Le tout est chauffé par du charbon, puis la fumée passe dans de l’eau avant d’être aspirée.
Beaucoup pensent qu’une fumée filtrée par l’eau devient, du coup, moins nocive. Malheureusement, ce n’est pas le cas: rien n’empêche la nicotine et les goudrons de passer.
Plus nocif que la cigarette !
Une seule bouffée contient autant de fumée qu’une cigarette entière. Une séance de chicha revient ainsi à fumer entre 20 et 30 cigarettes. Les risques pour la santé sont équivalents à ceux liés au tabac : impacts cardiovasculaires, respiratoires, digestifs, ORL, risques de cancer…
En outre, on observe une teneur importante en benzène et en oxyde de carbone dans l’organisme des fumeurs de chicha mais aussi chez les non fumeurs présents dans un environnement où se trouvent des pipes à eau en action. Les fumeurs passifs inhalent, non seulement la fumée du tabac, mais aussi celle du combustible qui est riche en métaux lourds comme l’uranium, le plomb, le chrome et le nickel.
L’eau joue également un rôle dans la nocivité de la chicha : en refroidissant la fumée, elle permet une inhalation plus longue, plus profonde et donc plus nocive. D’autre part, l’eau rend le tabac accessible aux plus jeunes en annulant l’effet irritant et âcre du tabac.
Par contre, l’eau retient la nicotine mais, comme pour les cigarettes light, le fumeur de chicha aura tendance à aspirer plus fort pour compenser et inhalerait ainsi finalement autant de nicotine.
Il n’existe pas encore d’études aussi poussées sur la chicha que sur la cigarette : seuls 300 corps chimiques ont déjà été identifiés dans la chicha (contre 9600 molécules pour l’ensemble des marques de cigarettes) mais 27 d’entre eux sont cancérigènes.
Commentaire de la Fondation contre le Cancer
Les conclusions de ce dossier de Tobacco Control sont donc très claires : fumer la chicha est très nocif pour la santé, contrairement aux idées qui circulent actuellement. Ceci est vrai autant pour ceux qui la fument que pour l’entourage.
Ne laissons pas notre santé partir en fumée, quelle qu’elle soit…