Cancer : l’apparition des métastases est liée à la génétique
Chaque humain est porteur d’une version de la protéine ApoE. L’une d’elles augmente le risque de développer des métastases
Les cellules cancéreuses peuvent se déplacer dans l’organisme. Lorsqu’elles atteignent de nouveaux organes, une nouvelle tumeur peut se former : on parle alors de métastases. Comme le précise l’Institut national du cancer, ce n’est pas un autre cancer, mais le cancer initial qui s’est propagé. Les scientifiques supposent que le risque d’apparition des métastases est lié à la nature des cellules cancéreuses, potentiellement modifiées par des mutations. Dans la revue Nature, de nouveaux travaux montrent que ce risque serait plutôt lié à la génétique.
Des versions différentes d’une même protéine
Nous produisons tous une protéine appelée ApoE, mais de manière différente : certains portent la version ApoE2, d’autres ApoE3 ou encore ApoE4. Son rôle dans l’organisme est de transporter les lipides. Elle est notamment importante dans la régulation du cholestérol.
Dans cette recherche menée sur des souris, les scientifiques ont constaté qu’ApoE4 réduit le risque de progression des métastases, en comparaison à ApoE2. Ils expliquent qu’elle est associée à une “activation immunitaire anti-tumorale accrue”. Dans des études menées chez des personnes atteintes d’un mélanome, les résultats montrent que les personnes porteuses d’ApoE4 survivent plus longtemps que ceux porteurs d’ApoE2. “Nous pensons qu’un impact majeur des variations de l’ApoE provient des différences dans la façon dont elles modulent l’attaque du système immunitaire”, expliquent les chercheurs. D’après Sciences et Avenir, 15 % la population européenne serait porteuse d’ApoE4, et bénéficierait donc de ses effets protecteurs.
Des liens avec la maladie d’Alzheimer
Ces protéines ont déjà été étudiées par la science. En 2018, des chercheurs hollandais ont constaté que le risque d’Alzheimer varie fortement selon l’ApoE dont nous sommes porteurs. À l’âge de 85 ans, les porteurs d’ApoE4 ont un risque de maladie d’Alzheimer de 48,3%, contre 8,6% pour les porteurs d’ApoE3. En somme, ces variations génétiques peuvent être une protection comme elles peuvent être un facteur de risque !
Mégane Fleury Publié le 29.05.202