Cancer du côlon (carcinome rectal)
La coloscopie est une exploration visuelle – réalisée à l’aide d’un endoscope – qui met en évidence d’éventuelles anomalies du côlon. Cet examen est réalisé sous anesthésie générale et dans un service de gastro-entérologie hospitalier, public ou privé.
Pratique de la coloscopie
La coloscopie est l’examen de référence grâce auquel il est possible de visualiser des polypes ou des lésions cancéreuses, dans le cadre d’une recherche de cancer colorectal. Elle permet également d’identifier les causes d’un saignement intestinal, de douleurs abdominales inexpliquées, d’une diarrhée chronique. Elle offre enfin des possibilités de traitement comme l’ablation de polypes. Cet examen s’avère utile pour le suivi de patients ayant des maladies intestinales bien identifiées, ou des facteurs de risque connus : cancer, antécédents de polypes, maladies inflammatoires intestinales…
Déroulement de l’examen
La coloscopie se déroule généralement sous anesthésie générale de courte durée, dite de confort, et après que le côlon a été vidé de ses matières fécales : régime sans résidus les trois jours précédant l’examen, puis absorption d’une solution spécifique destinée à vider le côlon. Ainsi tous les fruits, crus et cuits, toutes les céréales complètes et les viandes fibreuses ou tendineuses devront être exclus. Enfin aucun aliment ne devra être absorbé durant les 4 à 6 heures précédant l’examen. Il est également fortement recommandé de ne pas fumer. Le coloscope est introduit par l’anus jusqu’à la partie proximale du colon, le cæcum, à sa jonction avec l’intestin grêle : la valvule iléo-cæcale. De l’air est insufflé au fur et à mesure de sa progression pour décoller les parois.
Risques éventuels de la coloscopie
La coloscopie est un examen pratiqué de façon courante et ses complications sont rares. Toutefois des cas de perforation des parois du côlon et d’hémorragies ont été observés. Dans les suites de l’examen, l’apparition ou la persistance anormale de douleurs abdominales, de sang rouge ou de selles noires, de fièvre ou de frissons imposent de prévenir le gastro-entérologue. Les risques éventuellement liés à toute anesthésie doivent eux aussi être pris en compte.
Source : Société française d’endoscopie digestive, site consulté le 25 janvier 2011
Les stades du cancer colorectal
Au moment du diagnostic, on détermine le stade du cancer, c’est-à-dire l’étendue de la maladie, en regardant jusqu’où les cellules cancéreuses se sont propagées.
Trois critères pour mesurer l’étendue d’un cancer colorectal
Pour évaluer l’étendue d’un cancer colorectal, les médecins prennent en compte trois critères :
La taille et la profondeur de la tumeur
Lorsque des cellules cancéreuses apparaissent, elles sont d’abord localisées sur la surface interne de la paroi du côlon ou du rectum (la muqueuse). Puis, petit à petit, elles atteignent les couches plus profondes.
Étudier la taille et surtout la profondeur de la tumeur donne donc une indication sur le degré d’évolution de la maladie. Plus la tumeur est localisée et « superficielle », plus elle sera facile à traiter.
L’atteinte ou non des ganglions lymphatiques et le nombre de ganglions atteints
Les cellules cancéreuses peuvent s’échapper du côlon ou du rectum et se disséminer ailleurs. Les ganglions lymphatiques, situés dans la graisse qui entoure le côlon ou le rectum, peuvent alors être touchés.
Pour déterminer si des ganglions contiennent des cellules cancéreuses, il faut les analyser au microscope, après les avoir prélevés. Si aucun ganglion n’est atteint, cela signifie que le cancer est à un stade précoce et qu’il est resté localisé. Si des ganglions sont atteints, cela signifie que la maladie a commencé à se disséminer.
Le nombre de ganglions envahis permet d’en savoir plus sur le degré de propagation du cancer. Moins il y en a, meilleures sont les chances de guérison.
La présence ou non de métastases
Les cellules cancéreuses peuvent envahir d’autres organes que les ganglions lymphatiques et y développer des métastases.
Les organes les plus souvent touchés par des métastases lors d’un cancer colorectal sont le foie, les poumons et le péritoine. Les cancers colorectaux qui présentent des métastases (on parle de cancer métastatique) sont plus difficiles à soigner.
Les stades selon la classification TNM
Ces trois critères – taille et profondeur de la tumeur, atteinte ou non des ganglions lymphatiques et nombre de ganglions atteints, présence ou non de métastases – permettent de définir le stade du cancer selon la classification TNM. TNM signifie en anglais « Tumor, Nodes, Metastasis » soit « tumeur, ganglions lymphatiques, métastases ».
Le stade des cancers colorectaux au moment du diagnostic est généralement exprimé par un chiffre romain allant de 0 à IV. La signification de ces cinq stades est expliquée ci-dessous :
- Stade 0 : la tumeur est in situ, ce qui signifie qu’elle est très superficielle et qu’elle n’envahit pas la sous-muqueuse, que les ganglions lymphatiques ne sont pas atteints et qu’il n’y a pas de métastase à distance.
- Stade I : la tumeur envahit la deuxième couche (sous-muqueuse) ou la couche musculaire (musculeuse) de la paroi du côlon ou du rectum, les ganglions lymphatiques ne sont pas atteints et il n’y a pas de métastase à distance.
- Stade II : les cellules cancéreuses ont traversé plusieurs couches de la paroi du côlon ou du rectum, mais aucun ganglion n’est atteint et il n’y a pas de métastase.
- Stade III : les cellules cancéreuses ont envahi les ganglions lymphatiques proches de la tumeur.
- Stade IV : le cancer s’est propagé au-delà du côlon ou du rectum, vers des emplacements ou des organes éloignés, généralement le foie ou les poumons.
Le côlon a pour fonction d’épaissir les résidus alimentaires et de les transporter vers l’anus. Dans la dernière partie du côlon, le rectum, les selles sont stockées jusqu’à ce qu’elles soient évacuées. Le cancer du côlon se forme le plus souvent dans le rectum.
Souvent, le cancer du côlon ne provoque aucun symptôme. La présence de sang dans les selles peut indiquer un cancer; il faut donc toujours consulter en tel cas. Des douleurs ou d’autres difficultés à la défécation, ainsi qu’une modification des habitudes de défécation, sont d’autres symptômes. Il peut s’agir par exemple d’alternance entre diarrhée et constipation ou bien de selles minces comme des crayons.
La réalisation d’une coloscopie est nécessaire pour poser le diagnostic. Cet examen consiste pour le médecin à introduire dans l’intestin un instrument doté d’une caméra permettant d’explorer l’intérieur de l’intestin. Des prélèvements de tissus sont effectués à l’aide d’instruments spéciaux. Le cancer du côlon est si possible éliminé par intervention chirurgicale On recourt également à une chimiothérapie et à une radiothérapie. Aujourd’hui, l’anus naturel peut être conservé chez la plupart des patients, si bien que la pose d’un anus artificiel permanent est évitée.
Certains facteurs augmentent le risque de cancer du côlon, par exemple le tabagisme, le manque d’activité physique, la surcharge pondérale ainsi qu’une alimentation riche en graisses et en viande. Le risque de cancer du côlon est également accru chez les personnes ayant des antécédents familiaux ou souffrant d’une maladie intestinale inflammatoire chronique.