L’IRM peut-elle être bénéfique au dépistage du cancer du sein de stade précoce chez les femmes plus jeunes ?
Rapports d’études sur l’IRM adjuvante à la mammographie après une thérapie de préservation du sein
IMPORTANCE
Les femmes plus jeunes (âgées de 50 ans ou moins) ayant fait l’objet d’une thérapie de préservation du sein pourraient tirer un bénéfice d’un dépistage par imagerie par résonance magnétique (IRM) adjuvant à une mammographie.
OBJECTIF
Déterminer de manière prospective le coût du cancer et les caractéristiques tumorales du dépistage par l’association de la mammographie et de l’IRM ou l’échographie chez les femmes ayant fait l’objet d’une thérapie de préservation du sein pour des cancers du sein et étant âgées de 50 ans ou moins au moment du diagnostic initial.
CONCEPTION, CONTEXTE ET PARTICIPANTS
Cette étude multicentrique, prospective et non randomisée a été menée entre le 1er décembre 2010 et le 31 janvier 2016, dans six établissements universitaires. Sept cent cinquante-quatre femmes âgées de 50 ans ou moins au moment du diagnostic et ayant fait l’objet d’une thérapie de préservation du sein dans le cadre d’un cancer du sein ont été recrutées pour participer à l’étude. La norme de référence a été définie par une association de la pathologie et d’un suivi de 12 mois.
INTERVENTIONS
Les participantes ont fait l’objet de trois dépistages annuels par IRM du sein conservé et du sein controlatéral en plus de la mammographie et de l’échographie, les résultats ayant été lus de manière indépendante.
PRINCIPAUX RÉSULTATS ET MESURES
Taux de détection de cancers, sensibilité, spécificité, taux de cancers dans l’intervalle et caractéristiques des cancers décelés.
RÉSULTATS
Au total, 754 femmes ont fait l’objet de 2 065 dépistages par mammographie, échographie et IRM. Dix-sept cancers ont été diagnostiqués, et la plupart des cancers décelés (13 sur 17 [76 %]) étaient de stade 0 ou 1. Le taux global de détection de cancers (8,2 contre 4,4 pour 1 000 ; P = 0,003) ou la sensibilité (100 % contre 53 % ; P = 0,01) de la mammographie associée à l’IRM était plus élevé(e) qu’avec la mammographie seule. Après l’ajout de l’échographie, le taux de détection de cancers était plus élevé qu’avec la mammographie seule (6,8 contre 4,4 pour 1 000 ; P = 0,03). La spécificité de la mammographie avec l’IRM ou l’échographie était plus faible qu’avec la mammographie seule (87 % ou 88 % contre 96 % ; P < 0,001). Aucun cancer dans l’intervalle n’a été décelé.
CONCLUSIONS ET PERTINENCE
Après une thérapie de préservation du sein chez des femmes âgées de 50 ans ou moins, l’ajout de l’IRM au dépistage annuel par mammographie améliore la détection des cancers du sein de stade précoce, mais biologiquement agressifs, avec une spécificité acceptable. Les résultats de cette étude peuvent aiguiller la prise de décisions des patientes sur les méthodes de dépistage après une thérapie de préservation du sein.