L’huile d’olive lutte contre le cancer du sein
Le régime méditerranéen, et principalement l’huile d’olive, sont réputés pour leurs bienfaits sur la santé des consommateurs, notamment pour leur rôle contre le cancer.
Son action moléculaire est maintenant connue grâce aux recherches d’un groupe espagnol.
Le cancer du sein est un des cancers les plus répandus dans les pays occidentaux. Des études effectuées sur les animaux prouvent que la consommation de certains types de graisses peut favoriser le développement de tumeurs. C’est le cas de l’huile de maïs par exemple, composée majoritairement d’acides gras linoléiques, de type oméga-6.
A l’inverse, d’autres aliments également composés de matières grasses seraient capables de lutter contre l’apparition de cancers, à l’image de l’huile d’olive, riche en acides gras mono-insaturés.
Composée principalement d’acides gras oléiques, communément appelés oméga-9, elle contient aussi des composés antioxydants de type phénols.
Des chercheurs de l’Université autonome de Barcelone, dirigés par Eduard Escrich, du département de biologie cellulaire, physiologie et immunologie, spécialisés dans l’étude du cancer du sein, se sont intéressés aux propriétés de l’huile d’olive extra-vierge dans la lutte contre ce cancer et ont publié leurs travaux dans la revue Carcinogenesis.
Pour cela, ils ont utilisé trois lots de vingt rats, chez lesquels des adénocarcinomes avaient été induits par l’injection de DMBA (7,12-diméthylbenz(α)anthracène), une molécule fortement cancérigène. Pour chaque lot de rats, une nourriture spécifique a été imposée : normale dans le cas du lot contrôle, ou composée d’une grande quantité d’huile, soit de maïs, soit d’olive pour les deux autres lots. Les adénocarcinomes de ces rats ont ensuite été analysés au niveau moléculaire pour déterminer les effets de la nourriture sur le développement des tumeurs.
Triple action de l’huile d’olive
Les chercheurs se sont principalement intéressés à deux marqueurs des tumeurs, les gènes Ras et Akt qui sont des oncogènes bien connus. Ras favorise la multiplication cellulaire et donc la croissance de la tumeur. Le rôle de Akt, quant à lui, est d’inhiber la mort cellulaire programmée, ou apoptose, ce qui favorise la survie des cellules cancéreuses.
Les adénocarcinomes des rats ayant consommé beaucoup d’huile d’olive ont montré à la fois une réduction de l’activité de la protéine Ras et une diminution de la voie de signalisation Akt, comparés aux rats du lot contrôle. Les rats ayant consommé beaucoup d’huile de maïs présentent, dans l’adénocarninome, une activité de la protéine Ras similaire aux rats contrôles et un taux d’apoptose plus important que les rats nourris à l’huile d’olive. De plus, la protéine PCNA, impliquée dans la synthèse et la réparation de l’ADN est stabilisée chez les rats ayant consommé de l’huile d’olive.
Les chercheurs ont aussi pu montrer que l’association de ces trois phénomènes liés à la consommation d’huile d’olive — une croissance ralentie de la tumeur, une mort accélérée des cellules cancéreuses et une diminution des altérations de l’ADN — donne aux tumeurs un phénotype plus bénin que celui des rats nourris avec une alimentation normale, alors que les tumeurs des rats nourris à l’huile de maïs semblent plus agressives.
L’huile d’olive a donc un effet sur le développement de l’adénocarcinome des mammifères, au moins chez le rat, un des modèles du cancer du sein. Les chercheurs n’ont pas encore déterminé laquelle des molécules de l’huile d’olive est impliquée dans le processus. Mais pour notre vie de tous les jours, seule importe son efficacité globale.
Le choix de nos huiles alimentaires est donc important…