Café : plus que jamais un rôle protecteur contre le cancer
Une récente étude du National Cancer Institute (Etats-Unis) place définitivement le café dans la catégorie « ami » plutôt qu’ « ennemi ».
Plus tôt dans l’année, nous avions déjà abordé le cas d’une étude à large échelle – 400 000 Américains suivis durant 14 ans – montrant qu’une consommation de 6 tasses par jour maximum avait une influence positive sur la mortalité liée aux cancers. Une consommation moyenne optimale consiste en 3 à 6 tasses par jour, qui permettrait un allongement de la durée de vie en général de 10 à 15 %, aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Selon la même étude, il est aujourd’hui établi qu’une consommation de 4 à 5 tasses par jour ferait baisser de 15 % le risque de cancers de l’intestin. A partir de 6 tasses, la baisse de risque atteindrait même 26 %.
Cependant, les résultats précédents de l’étude montraient également qu’une consommation supérieure à 6 tasses par jour exerce une influence négative sur la santé, notamment sur le risque de cancers du pancréas et de la vessie. Il faut ajouter à cela les risques potentiels d’effets néfastes dus au café, tels que la nervosité, agitation et troubles du sommeil. Il est donc important de trouver un bon équilibre en termes de consommation.
Commentaire de la Fondation contre le Cancer
Bien que des recherches complémentaires soient nécessaires, on entend depuis quelques temps de nombreux échos positifs concernant le café.
De précédentes études avaient conclu à son effet protecteur pour divers types de cancers, tels que ceux de la bouche, de l’œsophage, du foie, de la vessie (à l’exception des fumeurs), etc.
Une consommation de 3 tasses par jour permettrait également une baisse du risque de carcinome basocellulaire (une forme de cancer de la peau) estimée à 10 % chez les hommes et 20 % chez les femmes. Des recherches menées sur des souris avaient déjà montré que l’application d’une pommade à base de caféïne réduisait le risque de cancer de la peau. Il faut cependant préciser qu’il ne s’agissait pas du mélanome malin, la forme la plus agressive de cancer cutané, et que ces résultats nécessitent d’être confirmés par d’autres études. Les conseils de prévention soleil, tels que limiter l’exposition aux ultraviolets naturels et artificiels, s’appliquent donc également aux grands buveurs de café.
Une autre étude américaine a noté une baisse sensible du risque de mortalité ou de métastases en cas de cancer de la prostate. Les hommes verraient ainsi baisser le risque de cancer de la prostate de18 % en moyenne, même en buvant plus de 6 tasses par jour. La baisse serait même de 60 % si l’on fait entrer en ligne de compte les formes agressives et mortelles de ce cancer. En résumé, pour le cancer de la prostate, le risque baisse donc proportionnellement au nombre de tasses bues, qu’il s’agisse de café avec ou sans caféine. Pour les autres types de cancers, l’influence est nulle ou très faible.
Selon les chercheurs, c’est l’interaction de différentes substances dites ‘bio-actives’, telles que des minéraux ou des extraits végétaux, qui procurent l’effet protecteur. Elles agiraient comme des anti-oxydants et influenceraient le métabolisme du sucre et la sécrétion d’insuline, deux mécanismes jouant un rôle dans l’apparition des cancers.
Les amateurs de café – et de thé – doivent cependant faire attention à ne pas consommer leur boisson favorite trop chaude ! Plusieurs études suggèrent en effet un lien entre la consommation fréquente de boissons chaudes (+ 65°C) et un risque accru de cancer de l’œsophage. Le contact fréquent de liquide chaud avec les parois de cet organe causent en effet des irritations, pouvant provoquer à leur tour des inflammations. Des études complémentaires sont nécessaires pour affirmer que ces inflammations augmentent à terme le risque de cancer.
Mais, comme toujours, le message reste le même : mieux vaut prévenir que guérir.