Qu’est-ce qu’une coloscopie?
Une coloscopie est un procédé utile aux médecins pour établir le diagnostic des problèmes pouvant survenir dans le côlon descendant et les prévenir.
Durant une coloscopie, un conduit flexible dénommé coloscope est prudemment introduit dans votre rectum puis dans votre côlon. Cet instrument spécial muni d’une lumière et d’une caméra vidéo permet au médecin de bien voir vos intestins. Le procédé peut sembler un peu effarant, mais il est certain que votre médecin s’efforcera de rendre le procédé aussi peu pénible que possible.
Faut-il vraiment que je subisse une coloscopie?
Il se pourrait que votre médecin ait recommandé cet examen si vous avez l’un des symptômes inexpliqués ci-après :
- une douleur abdominale,
- une diarrhée chronique,
- des émissions fécales sanglantes,
- une anémie par diminution du taux de fer,
- un changement dans vos habitudes de défécation.
Une coloscopie peut s’avérer utile, car elle aidera à exclure, ou à confirmer, la possibilité de diverses affections gastro-intestinales.
Selon les études qui ont été menées, un grand nombre de personnes devraient vraiment subir plus souvent ce type d’examen. En effet, l’inspection de votre côlon peut réellement diminuer votre risque de mort par cancer colorectal.
Un outil de dépistage du cancer colorectal
Et, plus important encore, la coloscopie est aussi considérée comme l’examen de référence quand il s’agit de dépister le cancer colorectal. Quand votre médecin explore de près votre côlon, il a l’occasion de l’examiner de manière à pouvoir repérer la présence de tout tissu anormal formant des tumeurs ou des polypes. Les polypes sont de petites excroissances qui peuvent quelquefois dégénérer en cancer.
Saviez-vous que le cancer colorectal (qui se développe dans le côlon ou le rectum) est le 3e cancer le plus courant au pays? Il représente aussi la 2eprincipale cause de décès provoqué par un cancer. Chaque année, environ 23 000 personnes au Canada apprennent qu’elles sont atteintes d’un cancer colorectal.
Les personnes qui y sont susceptibles sont celles qui ont des antécédents familiaux de cancer colorectal, celles qui ont des polypes (petites excroissances dans le côlon ou le rectum) ou celles qui souffrent d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin. Parmi les facteurs qui accroissent votre risque, on distingue le tabagisme, l’obésité, un régime alimentaire riche en viande rouge ou en gras, ou faible en fibres.
Ce type de cancer touche habituellement les personnes qui ont plus de 50 ans. Si vous faites partie d’un groupe qui présente de hauts risques de cancer colorectal, demandez au médecin à quelle fréquence vous devriez passer une coloscopie. Si vous appartenez à un groupe qui présente un risque moyen et que vous ne ressentez aucun symptôme gênant, une fois que vous passez le cap des 50 ans, vous devriez demander au médecin s’il vous rencommande cet examen. Votre médecin vous conseillera sur la fréquence de vos coloscopies.
Les préparatifs de coloscopie
Bien avant la date prévue, votre médecin vous donnera des directives sur la façon de vous préparer à votre coloscopie. Vous devrez effectuer un travail préparatoire quelques jours avant l’examen.
L’objectif de toutes ces dispositions est de présenter à votre médecin un côlon convenablement nettoyé. Sinon, la coloscopie pourrait prendre plus longtemps, car l’exploration serait plus difficile et les résultats moins précis.
Les tâches à accomplir
Attendez-vous à ce que votre médecin vous donne plusieurs directives avant votre coloscopie. Il est important que vous les suiviez minutieusement. Voici quelques exemples des instructions que votre médecin pourrait vous donner :
- évitez les aliments solides pendant 1 à 3 jours, ne consommez que des liquides clairs (bouillon, thé, café et des jus). Abstenez-vous de consommer des boissons alcoolisées pendant la période de préparation à votre coloscopie;
- buvez beaucoup d’eau. C’est extrêmement important. L’eau maintiendra votre corps hydraté au fur et à mesure que votre intestin se videra;
- cessez, au besoin, la prise de quelques médicaments ou vitamines, parfois jusqu’à 1 semaine avant le procédé. Faites en sorte de discuter de ce que vous prenez avec votre médecin;
- résistez à l’envie d’absorber quoi que ce soit pendant les quelques heures précédant votre rendez-vous.
Le nettoyage de votre côlon
Il y a encore du ménage à faire. La tâche essentielle consiste à complètement balayer les matières de votre appareil digestif au moyen d’un produit nettoyeur des intestins, généralement à base de phosphate de sodium ou de polyéthylèneglycol (PEG). Chacun d’eux agit d’une façon différente. Le phosphate de sodium aide vos intestins à absorber l’eau et à évacuer ce qui les encombre. Le produit à base de PEG est une solution électrolytique non absorbable par l’intestin qui aide votre côlon à transporter et évacuer son contenu.
Quel que soit le produit, préparez-vous à en avaler beaucoup. Quand vous prenez un produit contenant du phosphate de sodium, buvez régulièrement beaucoup de liquides pour remplacer toute l’eau que votre corps élimine. Quand vous prenez un produit à base de PEG, il faut boire toute la quantité exigée, soit 4 litres (1 gallon) en tout, afin qu’il puisse agir en toute efficacité. Ces 2 préparations, celle qui renferme du phosphate de sodium comme celle à base de PEG, sont efficaces et considérées sans danger quand elles sont utilisées suivant les directives.
Par souci de simplicité, nous n’avons décrit que 2 types de produits couramment utilisés pour nettoyer l’intestin. Il se peut que votre médecin vous demande d’utiliser des produits qui ne figurent pas ici.
Dès que le produit nettoyeur de l’intestin commence à agir, vous pouvez vous attendre à passer une grande quantité de selles molles ou à avoir la diarrhée. Projetez de rester chez vous durant la période de préparation au procédé parce que vous devrez probablement vous précipiter assez fréquemment vers la salle de bains.
Comment se déroulera ma coloscopie?
C’est normal de ressentir un peu de nervosité avant de subir un nouveau procédé, même s’il est de pratique courante. Croyez-le si vous voulez, mais une coloscopie n’est pas aussi désagréable que vous pourriez l’imaginer.
Toutes les modalités du procédé durent habituellement entre 20 et 60 minutes, mais le temps semble passer très vite. C’est parce que le médecin vous donne un sédatif et un médicament contre la douleur pour vous aider à vous détendre. Les médicaments vous seront donnés par injection intraveineuse, ou IV, dans un bras. Vous aurez rapidement envie de dormir et il est même possible que vous ne vous souveniez pas des modalités du procédé.
Le coloscope sera doucement introduit et enfoncé dans votre rectum puis le côlon. Il se pourrait qu’au début vous ayez envie d’aller à la salle de bains. Essayez de respirer à fond et de laisser s’échapper la tension accumulée dans votre corps. Ainsi, votre médecin pourra faire avancer l’instrument plus facilement.
Le coloscope progresse grâce à l’air qu’il insuffle dans l’intestin pour le dilater, par conséquent vous pourriez ressentir quelques crampes ou une sensation de pesanteur abdominale. Pendant que l’examen se déroule, une image de l’intérieur de votre rectum et de votre côlon est projetée sur un écran. Votre médecin cherche à déceler les portions de peau irritée, des signes de dommage au côlon ou la présence de polypes. Si votre médecin découvre une de ces atteintes, il est possible qu’il prélève des échantillons de tissus ou enlève des polypes. Ordinairement, ce procédé ne cause aucune douleur.
C’est fini! Grâce à la sédation, la coloscopie n’a semblé durer que le temps d’un clin d’œil.