Moteurs diesel, fiouls… : sont-ils à l’origine de cancers du poumon ?
La pollution de l’air par les particules fines est responsable de milliers de décès chaque année en France. Mais tous les composés n’ont pas tous le même impact. Des chercheuses françaises se sont donc intéressées plus précisément à l’impact de l’un d’entre eux : le carbone suie.
n 2013, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé l’ensemble des particules fines comme des cancérigènes certains pour l’Homme. Mais tous les composés de ces particules n’ont probablement pas le même impact sur le risque de cancer. Une équipe Inserm, composée de l’Irset (Inserm/université de Rennes 1/EHESP) et de l’UMS 11 (Inserm/UVSQ), a donc décidé de se pencher sur l’impact du carbone suie qui avait déjà été pointé du doigt par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme ayant un impact général délétère sur la santé.
Ses principales sources sont les moteurs à combustion (diesel essentiellement), la combustion résidentielle de bois et de charbon, les centrales électriques, l’utilisation de fioul lourd ou du charbon, la combustion de déchets agricoles, ainsi que les incendies de forêt et de végétation.
Un risque de cancer du poumon
Les scientifiques se sont appuyées sur les données de santé des participants de la cohorte Gazel mise en place par l’Inserm en 1989. Environ 20 000 participants y sont suivis tous les ans. Les chercheuses avaient ainsi un panorama précis des lieux de résidence sur les trente dernières années et un accès à des estimations très précises des niveaux de pollution.
« Les personnes les plus exposées au carbone suie depuis 1989 présentaient ainsi un sur-risque de cancer en général d’environ 20% par rapport aux personnes les moins exposées », notent les auteures. « Ce sur-risque était de 30 % en ce qui concerne le cancer du poumon. »
Si elle reconnaît qu’au niveau individuel, « il est difficile de recommander des mesures qui peuvent être prises pour limiter l’exposition au carbone suie», Bénédicte Jacquemin, auteure de l’étude explique qu’il est « possible d’ajuster les politiques publiques si l’on arrive à montrer quels sont les polluants les plus nocifs dans la pollution de l’air. »