Les phrases maladroites à ne pas dire à un malade
Que ce soit au moment du diagnostic, au cours des traitements ou pendant la période de rémission…Il n’est pas toujours évident de trouver les bons mots pour réconforter une personne confrontée à la maladie. La tristesse, la peur voire la gêne peuvent engendrer des problèmes de communication et des maladresses, souvent involontaires, qui peuvent blesser le malade.
Cancer d’un proche : les phrases à éviter
Voici quelques phrases à éviter et des conseils à suivre.
« Ce n’est pas grave, ça se soigne très bien, tu vas guérir »
C’est une réponse un peu automatique, traduisant souvent notre malaise à un moment où on se sent obligé de dire quelque chose. Et pourtant, il faut surtout éviter de minimiser la situation en niant la gravité de la maladie. Montrez plutôt que vous comprenez sa peur avec ce genre de message : « On sait que ce n’est pas facile, que tu vas traverser des moments difficiles, mais on est là« .
« Je sais ce que tu ressens, ça va aller »
Non, vous ne pouvez pas vous mettre à sa place (même avec tous vos meilleurs sentiments et même si vous avez vécu une histoire similaire). Il serait plus juste de dire : « Je ne peux pas me mettre à ta place ; je sais juste que tu vis des moments difficiles et je suis là, à tes côtés, que tu veuilles en parler ou pas« .
« Ne bouge pas, je m’occupe de tout »
C’est tout à votre honneur de vouloir tout gérer, mais il est important de ne pas infantiliser le malade. S’il souhaite faire quelque chose, encouragez-le tout en précisant que s’il est trop fatigué il peut vous solliciter : vous l’aiderez bien volontiers.
« Il faut te battre. ne te laisse pas abattre, courage ! »
Le cancéreux « battant » est un héros de l’imaginaire collectif des biens portants. Mais se battre contre quoi au juste ? Les traitements entrainent une grande fatigue. Donc, la phrase « Bats-toi » peut faire culpabiliser les malades car ils craignent de ne pas être à la hauteur des attentes de leur entourage.
Faire face à la maladie n’est pas une question de courage mais de force à puiser au fond de soi. Essayez plutôt de lui dire « Ça va être difficile, tu vas avoir besoin de toutes tes ressources… Fais ce qui te procure le plus de bien-être ».
« C’est comme ma tante ! elle a eu la même chose il y a 2 ans, elle s’en est très bien sortie »
Spontanément vous avez envie de faire passer le message à votre ami(e), que vous comprenez ce qu’il ou elle endure. Ne comparez pas avec l’histoire de quelqu’un d’autre. Cela n’aide pas, et si votre proche a besoin d’un « retour d’expérience », dites-lui que chaque cas est différent, mais que de toute façon, les équipes médicales et traitements actuels sont là pour qu’il s’en sorte.
« Bonne année et surtout bonne santé ! »
Attention aux automatismes ! Cette fameuse santé est malheureusement indépendante de sa volonté. Souhaitez-lui plutôt tout le meilleur pour cette nouvelle année et de profiter de chaque petite victoire.
« Avec un paquet de cigarettes par jour, c’est normal que tu sois malade »
Pour conjurer le sort et l’angoisse de la maladie, certains proches ont besoin de rationaliser le lien de cause à effet. Mais en disant cela, vous faites culpabiliser votre proche, en lui signifiant que c’est sa faute. C’est un moment où le malade a besoin de faire la paix avec lui-même et d’être son propre allié.
« Tes traitements sont finis, c’est super tout va bien maintenant ! »
La période de l’après traitement peut être difficile à gérer. Cela implique, fatigue, déprime, perte de confiance en soi, prise de conscience de ce qui vient de nous arriver. Toutes ces étapes amènent à ce que l’on nomme « le cancer blues ». Du coup, félicitez-le sur cette première étape franchie et encouragez-le maintenant à récupérer à son rythme.
« Que veux tu que l’on te dise »
Une personne atteinte de cancer a les mêmes besoins que n’importe qui, à savoir qu’on lui dise bonjour, qu’on parle avec elle, bref qu’on soit comme d’habitude. Elle n’a pas forcément envie qu’on lui parle de sa maladie, elle a surtout besoin de rester dans la vie.
Un « bonjour comment vas-tu » ne vous mettra pas en danger. Au pire la personne vous dira : « pas très bien » et si vous ne savez pas quoi dire, un « je comprends » suffira.
Cette liste n’est ni exhaustive ni universelle mais elle peut vous donner des clés pour pratiquer tant que possible une écoute active, bienveillante et encourageante ! Dans tous les cas, osez communiquer et gardez toujours le lien.
Pour les proches de personnes touchées par le cancer, vous pouvez lire le guide très complet « Les mots qui blessent » écrit par Catherine Cerisey.