Les facteurs de risque du cancer de l’ovaire
En dehors de l’âge, on peut distinguer trois grands types de facteurs de risque du cancer de l’ovaire : génétiques, hormonaux et ceux liés à l’environnement et au mode de vie.
Les facteurs de risques génétiques
Peu de femmes sont génétiquement prédisposées au cancer de l’ovaire. Les facteurs génétiques seraient responsables de 5 à 10 % des cancers de l’ovaire. Entre 160 et 320 femmes sont atteintes d’un cancer héréditaire de l’ovaire annuellement. Des mutations familiales de certains gènes, BRCA1 et plus rarement BRCA2, sont connues pour prédisposer fortement à ce cancer, avec un âge de survenue plus précoce (avant 50 ans). L’altération de ces gènes est également responsable d’une prédisposition au cancer du sein.
Le suivi des femmes à risque
Les femmes qui possèdent des antécédents familiaux de cancer ovarien peuvent bénéficier d’une consultation d’oncogénétique, voire d’un dépistage ciblé.
On peut conseiller aux femmes ayant un risque génétique de contracter un cancer de l’ovaire une ablation préventive des ovaires. C’est une ovariectomie préventive ou prophylactique. Des études ont confirmé que pour une femme ayant hérité de mutations génétiques BRCA1 ou BRCA2 ou d’un cancer du côlon héréditaire sans polypose, cette chirurgie prophylactique réduit considérablement le risque de développer un cancer de l’ovaire, sans l’éliminer complètement.
Pour les femmes qui ne veulent pas être opérées ou les femmes jeunes à haut risque, on conseille une échographie par an au minimum.
Ceci explique pourquoi ces deux types de cancer sont observés plus fréquemment dans les familles porteuses de ces gènes. Cependant, plusieurs cas de cancers de l’ovaire ou du sein peuvent apparaître dans une même famille sans que la patiente présente forcément des gènes responsables du cancer de l’ovaire. Pour savoir si une femme est porteuse d’une telle prédisposition, la recherche des altérations génétiques est indispensable. Elle est faite à partir d’une prise de sang.
Enfin, le syndrome de Lynch (cancer colorectal héréditaire sans polypose), maladie héréditaire rare, se manifeste par la survenue précoce de certains cancers : côlon-rectum, mais également chez les femmes, des cancers du corps de l’utérus et de l’ovaire.
Les facteurs de risques hormonaux
Des études scientifiques montrent que les risques de développer un cancer de l’ovaire sont plus élevés chez les femmes :
- Qui n’ont pas eu d’enfants (nullipares),
- Qui ont eu leur premier enfant à un âge tardif,
- Qui ont eu une puberté précoce ou une ménopause tardive.
- L’impact de l’utilisation des traitements hormonaux des effets de la ménopause est encore débattu mais il semblerait que les oestrogènes et les oestro-progestatifs augmentent le risque de cancer de l’ovaire.
En revanche, certains facteurs peuvent réduire le risque de développer un cancer de l’ovaire :
- Le fait d’avoir mené plusieurs grossesses ;
- L’allaitement (plus la période d’allaitement se prolonge et plus le risque diminue) ;
- L’utilisation de contraceptifs oraux (ils diminuent le nombre d’ovulations, donc également le risque de cancer).
- Enfin, certaines études ont examiné les effets de la ligature des trompes de Fallope et de l’ablation de l’utérus sur le développement d’un cancer de l’ovaire : une étude a montré une baisse de 41 % du risque de cancer chez les femmes ayant subi une ligature des trompes et une légère réduction a été observée chez les femmes qui ont subi une ablation de l’utérus.
Facteurs liés à l’environnement et au mode de vie
Les variations internationales des taux d’incidence de ce cancer indiquent que le mode de vie ou des facteurs environnementaux pourraient jouer un rôle dans la survenue de ce cancer. Une forte corpulence et/ou une consommation élevée de graisses et protéines animales augmenteraient le risque de cancer de l’ovaire.
En revanche, l’activité physique semble diminuer le risque, de même que la consommation de fruits ou de légumes. L’utilisation de poudre de talc dans la région génitale a été évoquée comme un facteur de risque.
Des facteurs environnementaux pourraient également jouer un rôle dans l’apparition d’un cancer de l’ovaire. Les différents agents environnementaux et professionnels qui pourraient constituer des facteurs de risque sont : les solvants et produits dérivés, les poussières minérales de type fibres vitreuses synthétiques, les pesticides… Mais ces derniers facteurs de risque ne sont pas clairement établis.
- Anne-Sophie Glover-Bondeau