France: les chances de survivre après un cancer s’améliorent
En France, le cancer continue de tuer à grande échelle : 157 000 personnes succombent à la maladie chaque année. Et l’on recense 380 000 nouveaux cas par an. Cependant les chances de survivre après un cancer s’améliorent, selon une large étude menée en France métropolitaine et publiée par l’Institut national du cancer.
Diagnostics plus précoces, progrès thérapeutiques, les effets sont là : la probabilité d’être en vie 5 ans après un diagnostic de cancer a augmenté entre 1990 et 2015. Toutefois, le pronostic reste très dépendant de la localisation de la tumeur. Les malades atteints d’un cancer de la prostate ou du sein ont en moyenne 9 chances sur 10 d’être en vie cinq ans après avoir été diagnostiqués ; ce taux est de 20% environ pour le cancer du poumon.
Autre enseignement de l’étude : pour certaines tumeurs, comme celles de la bouche, de l’estomac et du poumon, les femmes ont un meilleur pronostic que les hommes. Gaëlle Coureau, qui a coordonné ces travaux de l’étude nous explique pourquoi : « L’hypothèse ici serait une sensibilisation au dépistage et à la prévention qui serait supérieure chez les femmes ; des différences d’exposition aux facteurs de risques qui en fait entraîneraient des différences d’étiologie, c’est-à-dire de causes peut-être de cancer, et donc des sous-types qui seraient de pronostics différents ; avec peut-être une exposition à l’alcool et au tabac qui serait supérieure chez les hommes et qui entraînent des cancers de moins bons pronostics, notamment pour les cancers des lèvres, de la bouche et du pharynx. Pareil pour ces mêmes cancers, les facteurs de risques plus fréquents qui sont les papillomavirus chez les femmes entraînent des cancers de meilleurs pronostics. »
Les auteurs de l’étude insistent : des cancers associés à l’alcool et au tabac, tels ceux du poumon, de l’œsophage et du foie, continuent à avoir un mauvais pronostic.
Science 10/07/2021