taboues, constate l’oncologue médical Natacha Naoun, de l’hôpital Gustave-Roussy.
Elles touchent à l’intimité des hommes et à ce que certains considèrent comme relevant de leur virilité.
Les hommes, c’est fort, ça ne se plaint jamais, dit ironiquement Christian Wiltord, vice-président de Cerhom, association de patients atteints de cancers masculins (vient de
cerpour cancer et
« hom »pour
« hommes »). Alors que des femmes témoignent publiquement de leurs cancers du sein, les malades d’un cancer du testicule ou de la prostate sont plus rares à s’exprimer.
On s’est rendu compte qu’avec le dosage du taux de PSA et un toucher rectal, on diagnostiquait énormément de cancers de la prostate, mais on en surtraitait aussi beaucoup, explique le Dr Naoun. Avec des incidences souvent importantes sur la vie des patients (perte d’érection, fuites urinaires, etc.)
Il faut cibler les efforts sur des populations particulières, notamment celles qui ont des antécédents dans la famille, de cancer du sein, de la prostate, éventuellement du pancréas, car dans ces cas, cela peut être lié à des mutations héréditaires. Ou des patients d’origine antillaise ou africaine, qui ont un sur-risque de maladies précoces.
l’autopalpation, régulière ».
aide à lancer la discussion, dit encore le Dr Naoun, qui appelle à davantage de soutien.
En parler, c’est aussi bon pour la santé mentale, dit Christian Wiltord.
Diagnostiquer une maladie plus tôt, c’est moins de traitements pour les patients, souligne encore l’oncologue. C’est aussi un coût moindre pour la société. Or, le cancer de la prostate est le premier cancer chez l’homme. 50 000 nouveaux cas chaque année, surtout chez les plus de 65 ans. Et il est à l’origine de 8 000 à 10 000 décès par an, qui sont,
un peu invisibilisés. » Le cancer du testicule est plus rare (moins de 2 500 cas par an) et fait peu de décès mais il touche des sujets très jeunes, de 15 à 35 ans.
Ils ne s’attendent pas du tout à être touchés par cette maladie.