Cancer du rein : COMPRENDRE
Les reins sont les organes qui assurent notamment la filtration du sang et la production de
l’urine. Ils sont deux et jouent un rôle essentiel dans l’épuration et la régulation du milieu
intérieur de l’organisme.
Les reins font partie de l’appareil urinaire qui comprend, par ailleurs, la vessie, deux longs
canaux qui relient les reins et la vessie (les « uretères ») et un autre canal qui relie la vessie
à l’extérieur (« l’urètre »). Chaque rein est en forme de haricot et mesure environ 12
centimètres de hauteur. Il se compose de plusieurs parties : une enveloppe externe, la
« capsule rénale », un « parenchyme rénal » qui renferme les unités fonctionnelles du
rein, les « néphrons », à l’origine de la filtration du sang et de la production d’urine, et
enfin, les « calices » et le « bassinet » les cavités où est collectée l’urine pour être acheminée
vers la vessie.
Un cancer apparaît lorsqu’une cellule initialement normale du rein se transforme, puis se
multiplie de façon incontrôlée, en formant un amas de cellules anormales qu’on appelle une
tumeur cancéreuse, ou « tumeur maligne ». Un cancer du rein peut prendre naissance à partir
d’une cellule dans les différentes parties du rein mais, dans la majorité des cas, il se développe
à partir d’une cellule du parenchyme rénal. Ce type de cancer du rein porte le nom de « carcinome
à cellules rénales ». La majorité des tumeurs du rein sont des tumeurs malignes.
Lorsqu’un cancer apparaît, les cellules cancéreuses sont d’abord peu nombreuses et confinées à
l’intérieur du rein. On parle de « cancer localisé ». Avec le temps et si aucun traitement n’est fait,
les cellules cancéreuses deviennent plus nombreuses, la taille de la tumeur augmente et celle-ci peut
s’étendre au-delà du rein et toucher les tissus et les organes voisins : le cancer est dit « localement
avancé ». Parfois, des cellules cancéreuses se détachent de la tumeur, empruntent les vaisseaux
lymphatiques ou sanguins et s’implantent dans d’autres parties du corps plus éloignées, comme
les ganglions lymphatiques, les poumons, les os, le foie ou le cerveau, où elles forment des
« métastases ».
Quelles sont les causes du cancer du rein ?
Il n’y a pas de réelle cause de cancer du rein, mais plutôt des facteurs de risque, c’est-à-dire
des facteurs qui peuvent favoriser le développement du cancer, sachant que la présence d’un ou plusieurs facteurs de risque n’entraîne pas systématiquement l’apparition d’un cancer. A l’inverse, un cancer peut se développer sans qu’aucun des facteurs de risque reconnus ne soit présent.
Les facteurs de risque reconnus du cancer du rein sont : le tabagisme, le surpoids ou l’obésité et le
fait d’être traité par dialyse depuis plus de trois ans. D’autres facteurs sont par ailleurs suspectés comme : l’hypertension artérielle et l’exposition professionnelle au cadmium ou à l’amiante.
Dans de rares cas, le cancer du rein est dû à une prédisposition génétique familiale : on parle alors de
« forme héréditaire » ou de « forme familiale » de cancer du rein.
Le tabagisme favorise de manière significative de nombreux cancers dont le cancer du rein :
un fumeur a une fois et demi plus de risque de développer un cancer du rein (par rapport à une personne qui n’a jamais fumé). En ce qui concerne les personnes qui ont arrêté de fumer, plusieurs études ont montré que le risque de cancer du rein pour les anciens fumeurs est moins élevé que celui des fumeurs : il diminuerait d’environ 25 à 30 %, 10 à 15 ans après l’arrêt.
Les personnes qui présentent un surpoids, ou une obésité, ont un risque plus élevé de développer un cancer du rein que celles dont le poids est normal, c’est-à-dire celles dont l’indice de masse corporelle (IMC) est compris entre 18,5 et 25 kg/m². Plus l’augmentation de l’indice de masse corporelle est importante, plus l’augmentation du risque de cancer rénal est élevée.
Le fait d’être traité par dialyse pendant plus de trois ans favorise l’apparition de kystes dans un ou les deux reins.
Cette affection, appelée « maladie kystique » ou « dysplasie multi-kystique » du rein, augmente le risque de développer un cancer du rein et plus précisément un « cancer tubulopapillaire », l’un des trois principaux types de cancer du rein.
Certaines anomalies particulières au niveau des gènes augmentent le risque de développer un cancer du rein
: elles constituent une prédisposition génétique au cancer du rein et elles sont susceptibles d’être transmises
aux descendants et c’est pourquoi on parle de « formes héréditaires » ou « familiales » du cancer du rein. La
prédisposition génétique au cancer du rein est rare : elle est à l’origine de 2 à 3 % environ de l’ensemble des
cancers du rein. Actuellement, on connait quatre gènes majeurs de prédisposition au cancer du rein (VHL, FH,
MET, FLCN) et une dizaine de formes héréditaires différentes dont la plus fréquente est la maladie de
« von Hippel-Lindau » (VHL).
Quels sont les signes du cancer du rein ?
Le cancer du rein est caractérisé par une évolution lente. La plus souvent, le cancer du rein se développe donc
sans provoquer de douleur ou de signe particulier. Néanmoins, à un stade déjà évolué, il arrive qu’un cancer du
rein entraîne une perte de sang dans les urines (« hématurie »), une douleur dans le flanc ou qu’il se manifeste
par une masse palpable au niveau des fosses lombaires. Ces signes peuvent être présents individuellement ou
simultanément.
Parfois, un cancer du rein est révélé par des signes provoqués par des métastases : une toux ou un essoufflement
peuvent survenir lorsque des métastases se sont développées au niveau des poumons (l’endroit le plus fréquent
où apparaissent les métastases du cancer du rein). Mais les métastases peuvent aussi concerner d’autres
localisations comme les os, le foie et le cerveau.
Plus rarement, le cancer du rein se révèle par une complication comme un œdème au niveau des jambes dû à
la compression de la veine cave par la tumeur rénale ou par des ganglions métastasés et hypertrophiés.
Parfois, le cancer du rein peut s’exprimer de manière inhabituelle, comme par une augmentation du nombre de
globules rouges (« polyglobulie »). Par ailleurs, il peut être à l’origine de signes généraux non spécifiques comme
une altération de l’état de santé général qui se manifeste par une perte de poids et/ou une fièvre inexpliquée.
La présence d’une tumeur sur chacun des deux reins doit faire évoquer le diagnostic d’une forme héréditaire,
notamment chez une personne jeune (moins de 50 ans). Dans ce cas précis, un avis « oncogénétique » doit
être demandé afin de dépister l’entourage familial.
Il est important d’informer son médecin quand on constate un ou plusieurs de ces symptômes et, notamment,
en cas d’apparition de sang dans les urines : il réalisera un bilan afin d’en déterminer l’origine.