Grossesse et cancer du sein, est-ce compatible ?
Malgré leur cancer du sein hormonodépendant, les femmes en désir d’enfant pourraient-elle mettre leur traitement entre parenthèse pour se concentrer sur leur projet de grossesse ? Sous réserve d’avis médical personnalisé bien sûr, la réponse semble positive.
L’hormonothérapie prescrite dans le cadre d’un cancer du sein hormonodépendant* est incompatible avec la grossesse. Indiqué sur une durée de 5 à 10 ans, ce traitement empêche en effet toute fécondation du fait de son action sur les ovaires.
Pour autant, les 20% de patientes en âge de procréer et suivies pour cette maladie pourraient malgré tout mener à bien leur projet de grossesse. Comment ? En mettant leur traitement en pause, sans prendre de risque supplémentaire pour leur santé..
Inclues dans le protocole entre décembre 2014 et décembre 2019, les volontaires ont accepté de suspendre leur traitement pendant 2 ans, pour essayer de tomber enceinte. Et ce, en bénéficiant d’une hormonothérapie adjuvante en amont de cet arrêt de l’hormonothérapie, sur une période de 18 à 30 mois.
365 naissances
Résultat : « Une interruption de l’hormonothérapie pour tenter une grossesse ne s’accompagne pas d’un risque accru de récidive de la maladie à court terme », détaillent les Prs Ann Partridge et Olivia Pagani, principales autrices de cette étude.
Précisément, « le taux de récidive du cancer du sein (8,9 %) chez les femmes participantes était comparable à celui des patientes inscrites dans d’autres études (9,2 %) ».
Par ailleurs, « la plupart de ces femmes ont pu concevoir et donner naissance à des bébés en bonne santé ». Sur la durée de l’étude, 365 naissances ont été rapportées. Le « taux de conception et de natalité des femmes participant à l’étude était similaire, voire supérieur, à celui de la population générale ».
Au cas par cas
« Les premiers résultats de l’essai POSITIVE (…) brisent définitivement le tabou selon lequel avoir un enfant est susceptible d’augmenter le risque de récidive du cancer », déclare la Pr Pagani. « Le projet familial, brusquement interrompu par la maladie, peut être rétabli en toute sécurité. »
Reste que « chaque femme présentant un cas unique, toute décision de ce type doit être prise en étroite collaboration avec des professionnels de la santé ».
Destination Santé