« Je n’ai plus aucun désir, plus de plaisir. L’hormonothérapie a été pour moi une castration chimique. Je me sens totalement dépossédée de ma vie. » Difficile d’imaginer Nathalie, femme superbe, gaie et sociable, privée de vie sexuelle. Et pourtant, elles sont nombreuses, à l’instar de cette quadragénaire, à faire le lien entre leur traitement hormonal et les pannes, voire l’absence de libido. Cependant, selon les médecins, on ne peut imputer les troubles sexuels au seul traitement hormonal.
« La prescription d’hormonothérapie arrive en fin de parcours, explique Anne Lesur, oncosénologue à Nancy. Les femmes ont déjà subi chirurgie, chimio, radiothérapie, elles sont fatiguées, leur vie sexuelle souvent très altérée… Entendre qu’elles vont devoir, en plus, supporter un traitement pendant cinq ans peut être la goutte qui va faire déborder le vase ! » Donc troubles sexuels réels, mais liés au contexte plus qu’au seul traitement hormonal: une étude américaine portant sur des femmes non malades, placées sous tamoxifène, n’a démontré aucun changement significatif de leur sexualité*.