Cancer et risque héréditaire : parlez-en !
Certains cancers, comme pour le sein et les ovaires chez la femme ou le pancréas, le sein et la prostate chez l’homme, se développent en raison de prédispositions génétiques qui sont héréditaires. Face à la difficulté d’en parler, les laboratoires pharmaceutiques Astra Zeneca et MSD France lancent la 2e édition de la campagne #BRCAJenParle
BRCA, qu’est ce que c’est ?
La mutation de gène BRCA (pour BReast CAncer, ou cancer du sein en anglais) est responsable d’altérations dans le fonctionnement de la cellule, qui favorisent sa transformation en cellule cancéreuse.
Lorsqu’une personne présente ces mutations dans son génome, elle a un risque plus important que la population générale de développer un cancer. C’est ce que l’on appelle la prédisposition génétique. Cette prédisposition peut être héritée le plus souvent d’un des deux parents et pourra, peut-être, être transmise à ses enfants.
Au total, plus de 80 gènes de prédisposition aux cancers ont été identifiés dont les gènes BRCA 1 ou BRCA 2.
Sentiment de culpabilité
En cas de transmission à sa descendance, il y a un risque sur deux que l’enfant hérite du facteur de risque. Ainsi, 5 à 10 % des cancers diagnostiqués sont liés à la présence d’altérations génétiques transmissibles à la descendance.
es parents qui transmettent ce risque à leur enfant peuvent ressentir une culpabilité et une difficulté à s’exprimer sur le sujet, la campagne #BRCAJenParle, via des affiches et des podcasts, est là pour les aider à lever ce tabou et libérer la parole sur le sujet pour permettre un diagnostic précoce en cas de cancer et prévenir les personnes concernées.
Une information à partager avec ses proches
Les spécialistes encouragent les familles à parler du sujet. « On a réalisé que certains apparentés ne reçoivent pas l’information, qui se perd avec la distance entre générations, ceci a pu être démontré dans nos études et est aussi évident en pratique. Plus les apparentés sont éloignés – en termes de distance familiale – de la personne à qui on rend le résultat, moins il y a de chances qu’ils reçoivent l’information. C’est un point de vigilance, et un point d’amélioration. Cette seconde campagne de sensibilisation est très utile pour rappeler l’importance d’aborder ce sujet avec ses proches » rappelle le Pr Pascal Pujol, chef du service d’oncogénétique du CHU de Montpellier et membre fondateur de l’association BRCA France.
Les tests génétiques, des outils importants…
Environ 2 femmes sur 1000 présenteraient une mutation de certains gènes qui augmentent le risque de cancer du sein ou de l’ovaire, avant l’âge de 40 ans. Parmi les 80 gènes identifiés, 13 sont des facteurs de prédisposition à ces deux types de cancers. Rappelons par ailleurs que les cancers féminins (sein, utérus et ovaire) touchent 70 000 femmes chaque année.
Les tests génétiques peuvent être proposés aux femmes qui présentent des antécédents familiaux qui peuvent évoquer une forme héréditaire ou si leur cancer apparaît à un âge précoce.
… à manier avec précaution
Ces tests de dépistage génétique sont toutefois à manier avec précaution. En effet, être porteuse d’une altération ne signifie pas que l’on développera automatiquement un cancer, mais que le risque est accru pour soi voire d’autres membres de sa famille.
Inversement, un résultat négatif n’écarte pas tout risque : une mutation peut n’être pas décelée par les techniques actuelles, ou une anomalie génétique n’être pas encore connue. Ils restent cependant indispensables dans certains cas, comme le rappelle le Pr Pujol : Il est « impensable désormais de traiter les cancers du sein et de l’ovaire sans les informations sur les gènes BRCA1 et 2 et HRD pour les cancers de l’ovaire ». Car ces cancers bénéficient depuis peu de thérapies ciblées qui permettent de réduire le besoin d’une chimiothérapie ou le risque de récidive.
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